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Depuis ses débuts dans les rues du Bronx, le rap a toujours été plus qu'une simple musique. C'est une vraie voix pour tous ceux qu’on entend jamais. Et forcément, ça finit par croiser le chemin de la politique. Mais où en est cette relation aujourd’hui ? Est-ce que le rap est toujours aussi engagé ou est-ce que c’est devenu juste du show ?
Un micro pour la révolte
Le rap, depuis le départ, c’est la voix des galériens, des mecs et meufs qu’on laisse sur le côté. Dans les années 90, des groupes comme Public Enemy aux States, ou NTM et IAM en France, ont utilisé leurs morceaux pour balancer leurs vérités : inégalités,racisme, violences policières, tout y passe. Avec leurs textes, ils dénoncent ce que beaucoup préfèrent ignorer.
Le rap devient un véritable outil de contestation. Les rappeurs n'ont pas peur de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. C’est un peu leur manière à eux de foutre un coup de pied dans la fourmilière et de dire aux politiques : "On est là, et on se taira pas."
Des rappeurs influents, mais jusqu’où ?
Au fil des années, certains rappeurs sont devenus de vraies figures politiques, même sans vouloir l’être. Tupac, par exemple, parlait de révolutions dans ses sons. Aujourd'hui, des gars comme Kanye West ou Booba mettent aussi leur grain de sel dans la politique, parfois en faisant polémique.
En France, des artistes comme Kery James ou Rohff ont souvent abordé des sujets chauds comme les inégalités ou la place des jeunes de quartiers dans la société. Aux States, Jay-Z et Kendrick Lamar ont carrément soutenu des mouvements comme Black Lives Matter. Les rappeurs deviennent presque des militants, que ça soit par leurs lyrics ou leur influence.
Engagé ou opportuniste ?
Mais tout n’est pas aussi simple. Si certains restent profondément ancrés dans la critique sociale, d'autres sont parfois accusés d’avoir adouci leur discours pour plaire à plus de monde. On est loin des débuts où chaque morceau était un coup de poing contre le système. Aujourd'hui, beaucoup disent que le rap est devenu plus commercial et qu’il a perdu un peu de son côté "anti-système".
En parallèle, certains politiciens tentent de se servir du rap pour se rapprocher des jeunes. On a vu des figures politiques essayer d'utiliser le rap ou la culture urbaine pour attirer l’électorat jeune, surtout en période de campagnes. Mais cette démarche est souvent perçue comme de la récupération, et beaucoup de rappeurs et de fans ne tombent pas dans le piège.
Un lien qui bouge mais reste
Aujourd'hui, le lien entre rap et politique est toujours là, même si ça a changé. Le rap est encore un espace pour exprimer des revendications sociales et parler des vrais problèmes. Mais avec l’influence du showbiz et des réseaux, certains rappeurs se retrouvent entre deux mondes : celui de l’art engagé et celui du divertissement pur.
Ce qui est sûr, c’est que le rap reste une voix puissante. Que ce soit pour critiquer, dénoncer ou même proposer des solutions, le rap fait partie du paysage politique, que ça plaise ou non.
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